Lorsqu’un exploitant souhaite réaliser une opération non-conforme aux scénarios standards (nationaux ou européens), il doit demander une autorisation d’exploitation (octroyée pour une durée d’1 an maximum) à l’autorité de son pays en fournissant une étude d’analyse de risque réalisée par la méthode SORA, PDRA ou LUC selon les cas.
Dans le cadre de cet article, nous nous focaliserons sur la méthodologie SORA.
Ce dossier consiste à réaliser une approche holistique dans le contexte de vol, permettant d’évaluer les risques de l’opération (abordage avec un autre aéronef, crash de l’appareil) puis de décrire comment on entend les réduire pour assurer la sécurité des biens et des personnes en l’air comme au sol.
Le concept des opérations décrit dans la SORA est inséré dans le manuel d’exploitation (MANEX).
Que contient un dossier SORA ?
L’exploitant présente en introduction du dossier les conditions du vol qui motivent sa démarche d’utiliser un scénario non standard puis décrit son concept des opérations :
- L’environnement de vol
- Localisation des opérations prévues, ensemble des caractéristiques topographiques, géologiques, structurelles qui y sont associées (reliefs, composition des sols, végétations, infrastructures, etc.).
- Présentation des zones de vigilance aérienne sur et à proximité de l’environnement opérationnel (zones réglementées, aéroports, zones naturelles, zones peuplées, etc.) et leurs impacts sur les activités.
- Accords et dérogations obtenues auprès des gestionnaires de ces zones.
- L’organisation de l’exploitant
- Organisation globale de l’exploitation (structure et organigramme)
- Inventaire des ressources humaines sollicitées et autorisées dans le cadre de l’activité (état-civil, diplôme, attestation, documents règlementaires, etc.).
- Inventaire des drones qui seront utilisés pour l’opération : caractéristiques techniques des équipements utilisés (temps de vol, distance maximale, masse…).
- Toute ajout d’un drone (même de même modèle) ou d’un nouveau télépilote nécessitera un avenant à la SORA.
À noter que notre solution logicielle GestaDRONE vous permet également de centraliser l’ensemble de ces informations et de les mettre à jour en temps réel.
Dans un deuxième temps, l’exploitant évalue pour chaque type d’opération et pour chaque modèle les risques (au sol et aériens) avérés dans le cadre d’une approche holistique scientifique : étude du risque sol prenant en compte l’autonomie du drone, sa vitesse maximale, sa masse, etc.
Enfin, l’exploitant va construire une stratégie visant à atténuer les risques aériens et au sol.
- Adaptation des équipements : parachute, coupe circuit, etc
- Plans de formation adaptée
- Périmètres de sécurité : zone de contingence, zone tampon, etc.
- Procédures spécifiques à l’opération : plan d’urgence, etc.
Ce dossier permet d’apporter une étude approfondie (sur la base de calculs concrets) sur tous les éléments qui constituent l’exploitation dans le but d’anticiper et limiter les risques.
Malgré tout ce qui a été vu précédemment, il faut noter que la méthode SORA est une méthode complexe et onéreuse qui peut prendre jusqu’à 9 mois de réalisation. Même après sa rédaction, il n’est pas certain que le dossier soit accepté par les autorités compétentes.
Pour faciliter l’acceptation de celui-ci, il est recommandé de faire appel à un des rares experts aéronautiques français maitrisant ce type de démarche réglementaire en la personne de Thierry Mohr (Groupe Aeropyxis).